Poèmes

                                  Le jour et l'ennui

Monsieur s'ennuie, qu'est-ce que j'y peux ?
Paraît qu' c'est un idéaliste
On peut rien cont'e les idéalistes
Moi je vis pas d’ rêves, ça nourrit pas !

Les contes de fées c'est pas pour moi
Et à vous dire, moi j'y crois pas
C'est pas pour l'commun des mortels
Bordel !

L'avait pas dit qu’il m'aim’rait plus,
L'avait pas dit
Alors bien sûr moi je l'ai cru
A son couplet « C'est pour la vie »
Il a dit « oui », j'ai pas dit non
Voilà comment on d'vient pigeon

Monsieur s'ennuie qu'est-ce que j'y peux ?
L'a qu'à partir voir si c'est mieux
Il est marrant, j'suis pas sa mère
Pour essuyer son … caractère !

Vais pas lui donner des conseils
Lui proposer des jeux d'éveil
Il m'enverrait droit sur les ronces
Pour passer l'temps, vaut mieux qu’il pionce

L'avait pas dit qu’il m'aim’rait plus,
L'avait pas dit
Alors bien sûr moi je l'ai cru
A son couplet « C'est pour la vie »
Il a dit oui, j'ai pas dit non
Voilà comment on d'vient pigeon

Monsieur s'ennuie qu'est-ce que j'y peux
L'a dû perdre le sens du réel,
La r'cette à deux
Ca doit êt'e ça ou j'comprends pas !
Peut-être aussi qu'ça irait bien
Si y s'coupait l'poil dans la main

Quand on s'ennuie, refaire le monde
C'est un travail de chaque seconde !
Et pis si ça lui paraît long
Commencer par faire le gazon

L'avait pas dit qu’il m'aim’rait plus,
L'avait pas dit
Alors bien sûr moi je l'ai cru
A son couplet « C'est pour la vie »
Il a dit oui, j'ai pas dit non
Voilà comment on d'vient pigeon

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                                            Un point c'est tout !

L'amour ça se discute pas !
Ca transige pas !

Ca vous pète à la gueule un jour de circonstance
Et si tu fais pas gaffe, si t'as mauvaise alliance
Ca se barre en laissant ses pantoufles en consigne
Sans crier gare, sans même un signe

L'amour ça se discute pas !
Ca transige pas !

T'as beau te réchauffer au feu de la Saint-Jean
En soufflant sur les braises, avec écharpe et gants
Quand ce n'est pas pour toi, t'auras toujours trop froid
Cherche pas c'est comme ça !

L'amour ça se discute pas !
Ca transige pas !

Quand c'est coulis de framboise sur un cœur d'artichaut
Tu crois que c'est du champagne, mais c'est juste un sirop
Faut pas tout mélanger ça fait mal à la tête
Et les flonflons d'un jour, c'est miroir aux alouettes

L'amour ça se discute pas !
Ca transige pas !

Si ça revient- Quand ça revient- c'est plus jamais pareil
Parce que sans le savoir t'as mangé ton soleil
Et ton cœur sparadrap qu'a déjà bien pleuré
Etouffe la lumière qui pouvait l'éclairer

L'amour ça se discute pas !
Ca transige pas !

Il faut en prendre soin comme un convalescent
Le bonheur est un luxe qu'a pas besoin d'argent
Quand il est sur ton ch'min, même si t'as pas le sou
Tu le cueilles, il est à toi, un point c'est tout

Puisque j'te le dis, ça se discute pas ! 

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                                         Qu'importe !

 Qu'importe !
T'es comme le café noir
Qui s'boit au p'tit matin et après déjeuner
Et même un peu après
Ou bien toute la journée …
Ca m'empêche pas d'dormir
Quand on aime on dort pas
On compte ses soupirs
Pendant que le cœur bat

Qu'importe !
T'es comme une fleur nouvelle
Qu'arrive comme le printemps
Avec les hirondelles
Et poussée par le vent
Et moi ça m'émerveille
Je suis comme un enfant
Qui cueille le soleil
Sans mettre une paire de gants

Qu'importe !
T'es comme un sourire
Plaqué sur la misère
Et le noir devient gris
Et le gris devient rose
Où que les yeux se posent
Et moi je bois ta vie avec avidité
Sans jamais me saouler
Je suis hypnotisé

Qu'importe !
Si tu prends tes désirs pour mes rêves
Ou tes rêves pour mes désirs
Si tu me laisses les miettes d'une réalité
Qu'a pas fini de m'faire souffrir
Tant pis je prends tout
Quand on aime on prend tout
Sans demander son reste
D'abord y'a plus de restes
Quand on perd on perd tout
Et moi j'veux tout miser

Qu'importe
Puisque je t'aime

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                                         Ecrire … sans complexe  

Au diable Ronsard, Rimbaud, Verlaine
Ne peut-on Monsieur les laisser au tombeau
Puisqu'ils sont morts de grâce profitez de l'aubaine
Occupez tout l'espace avec vos simples mots

Allez donc de l'avant, allez-y sans complexe
Mettez-y du sonnet et de l'alexandrin
Car votre fantaisie séduira le beau sexe
Vous pourrez aisément lui caresser... la main

N'attendez pas Monsieur qu'à seul titre posthume
On dresse des lauriers sur votre âme envolée
Laissez-vous apprécier, montrez-nous votre plume
Demain comme Racine vous serez encensé

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                                               Débordé

Monsieur se disait débordé
Il croulait tant sous ses dossiers
Que son siège en était percé
Et de rapports circonstanciés
En notes à peine ébauchées
Il ordonnait, contre-ordonnait

Il s’agitait, faisait du vent
Ne mangeait que de temps en temps
Son marathon dans les couloirs
Faisait penser à un retard
Un jour pendu au téléphone
Un jour il n'y était pour personne
La chose était entendue
Il le hurlait et on le crut

Il tenait toujours à son bras
Un parapluie pour les tracas
Dès qu'il y avait décision
Il lui fallait une réunion
De sorte que jamais on ne vit
Une idée neuve sortir de lui

Quand il s'est agi de promotion
Vers qui porta la discussion ?
On le croyait dans de beaux draps
La promotion lui échappa
Il était déjà sous apnée
Alors elle lui passa sous le nez

Moralité :
Débordé n’est pas un métier, c’est un état
Aussi ne le criez pas sur tous les toits
On trouve toujours plus débordé que soi
L'important c'est bien le résultat

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Le mot de...

Ah ce mot de Cambronne dont l'histoire est cousue
Qui, à bien des égards, force l'admiration,
Point n'est d'enrubanner cet illustre incongru
Il frappe à nos oreilles sans articulation

Il en faut du courage bien plus que de l'audace
Pour le lancer ce mot ainsi qu'en un soufflet
Et bien s'y préparer, forcer sa carapace
Pour ne point recevoir un retour de monnaie

Sa signification n'est pas toujours la même
Ainsi le comédien veut se l'entendre dire
Il le prend par brassées comme on prend un "je t'aime"
Et loin de l'insulter vous lui faites plaisir

Mais plus concrètement, il faut sur la matière
Choisir le bon pied pour avoir du bonheur
Ce qui prouve l'ami que c'est dans la misère
Que se trouve parfois la beauté d'une fleur

Vous pouvez le glisser dans quelqu'alexandrin
Et c'est lui faire honneur que de l'apprivoiser
Le mettre en évidence, placé dans un écrin
Il vous épargnera toute vulgarité

Mais si vous le bavez avec toute votre haine
Le trait défiguré par une fièvre immonde
Vous aurez à coup sûr une mauvaise haleine
Qui vous précèdera vingt mille lieux à la ronde

Allons soyons honnête, on l'a tous à la bouche
Parfois on le prononce sans se l'entendre dire
C'est comme une apostrophe, une langue qui fourche
Une respiration qu'on ne peut retenir

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L’oiseau

L'oiseau est entré dans la page
Il est passé par les carreaux
Et il a volé tous les mots
Même le zéro dans la marge

Et l’enfant l'a montré du doigt
Quand la maîtresse s’est fâchée
Il a dit c’est la plume d’oie
C’est elle qui les a mangés

L’oiseau est entré dans la page
Il est passé par les carreaux
Avec les mots y'avait l'image
Mais il a rendu le zéro

Et l'enfant s'est mis à pleurer

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Quand ça veut pas ...

Quand ça veut pas sourire
Et bien ça ne sourit pas
Que voulez-vous que je dise ?
Dans la vie, c’est comme çà

On voudrait que du rose
Mais ça n’existe pas
On n’y peut pas grand-chose
Dans la vie, c’est comme ça

Si elle vous fait la gueule
Ne faites pas la grimace
Cette vie d’épagneul
Vous verrez bien, elle passe

Quand ca ne veut pas sourire
Ne pas perdre la face
Tout renait, tout respire
Et tout reprend sa place

Mais y a des jours où
Quand ça veut pas sourire
Et bien ça ne sourit pas

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Le pléonasme

Oh ! Si vous l’aviez vu parader sans musique
Le torse bien trop bombé pour se voir les chevilles
Son allure de coq prenait un tour comique
Quand il se dandinait pour accoster les filles

Ignorant de lui-même, l’arrogance à la proue
Monsieur nous dispensait ses conseils avisés
Rien de plus naturel il savait tout sur tout
Surtout n’allez pas dire que déjà vous saviez

Il n’abrite aucun doute et c’est bien là sa force
Il est beau, spirituel, vous devez le comprendre
Rien ne peut entacher sa superbe écorce
Vous pouvez la griffer mais certes pas la fendre

Trop éloigné du sol pour pouvoir vous entendre
Vous devez vous hisser pour soutenir son regard
Si cela met du temps, il saura vous attendre
Mieux encore, il vous aide et excuse le retard

N'essayez pas en vain de lui donner conseil
Ce serait maladroit et vous le savez bien
Il n'écoute que lui et fait la sourde oreille
Soyez à ses côtés mais ne touchez à rien

Flattez-le tous les jours, du matin jusqu'au soir
Il lui faut des amis pour lui faire la cour
Ne dites jamais adieu mais dites lui au revoir
Il a besoin de vous plus qu'il ne peut l 'accroire

Ce n’est pas un quidam mais c’est un personnage
De ceux dont on admire la singularité
Ils sont de tous les temps, ils sont de tous les âges
Un pléonasme en somme : un homme-vanité !

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L'éclaircie

Un rideau de pluie sombre et gris s'est abattu sur la ville
J'entends la tôle qui gronde en claquant le bitume
Je n'ai ni joie, ni peine, ni déluge intérieur
Envie peut-être un peu d'ajouter des couleurs

Les gouttes d'eau sur le bord ont la tête à l'envers
Et leurs bulles diaphanes s'accrochent dans le vide
Le vent ne chasse pas les nuages, il n'y a pas de nuage
Mais un ciel uniforme d'une austère figure

Je ne sais si la terre a rempli tous ses seaux
Si les graines vont germer, si les fruits vont pousser
Si les saisons retrouveront les horloges du temps
Si le soleil et la pluie baigneront l'arc-en-ciel

Je sais seulement qu'au bout de la terre il y a des vivants
J'entends leurs ventres vides qui creusent un peu leurs tombes
Que de l’autre côté où les festins abondent
On croule sous le poids des livres à régimes

Je sais seulement qu’en-deçà de la misère il y a des sourires
Qu’ils nous tendent leurs mains pour nous donner leur cœur
Que cette misère est là comme une couverture
Recouvre lentement les âmes disparues

Je sais seulement mes colères et mes indignations
Quand les balles sifflent aux oreilles des innocents
Quand il manque un tampon pour traiter une urgence
Quand le monde marche sur la tête et ne tient pas l'équilibre

Je sais seulement que la vie n’est pas une valeur équitable
Qu'il faut une bonne étoile pour passer la tempête
Que les plus démunis ne sont pas les plus pauvres
Et que la volonté s'essouffle quand elle et impuissante

Je sais seulement que la conscience est un guide en chaussons
Qu’il faut de la lucidité pour se savoir heureux
Que l’espérance n’est pas un moteur à pédale
Sur nos petites tracas, il faut fermer les yeux

Un rideau de pluie sombre et gris s'est abattu sur la ville
Et j’attends l’éclaircie

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Quitte le avec des fleurs !

Je vous offre des fleurs, vous le méritez bien
Des fleurs toutes ordinaires, des fleurs de mon jardin
Fraîchement coupées, Monsieur, cueillies à la va-vite
Car je n'avais rien d'autre pour vous rendre visite

Vous ne m'attendiez pas, c'était une surprise
Ca m'est venu comme ça, simplement à ma guise
Mais vous n'étiez pas seul et bien embarrassé
Quand de mots bredouillés vous vous êtes emmêlés

Elle paraissait sceptique, au bord de la colère
Et moi très amusée, je vous ai laissé faire
Je ne connaissais rien quant à son existence
Sensé garder le lit, vous étiez en souffrance

Elle était très jolie. Qui peut vous en vouloir
D'avoir reçu la flèche de Monsieur Cupidon ?
Quand tous vos mensonges n'étaient qu'un faux miroir
Je vous pensais sincère jusqu'au bord du frisson

Ne croyez pas, Monsieur, que je vous haïrai
Vous n'étiez pas le bon, j'ai eu tort d'y croire
Je vais me consoler puisque nul n'est parfait
Seul le prince est charmant quand il est dans l'histoire

Je brûle à l'intérieur mais ne veux rien montrer
L'orgueil est un tuteur qui retient les mouchoirs
Il faut savoir partir drapée de dignité
Tenez ! Prenez les fleurs et gardez le pourboire

J'aurais dû apporter des bonbons parce que l'amour c'est périssable

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Le prince sans fleur

Où est-il l'inconnu qui doit m'offrir des fleurs ?
Que n'a-t-il pas trouvé le chemin de mon coeur !
Dois-je semer pour lui des petits cailloux blancs ?
A-t-il peur de quitter les jupons de maman ?

J'ai beau prier en vain tous les dieux de Saint Jean
Pas une âme ne vient répondre à mon tourment
Depuis bien des années mon coeur est en jachère
Faut-il que sur ebay je le mette aux enchères ?

Où s'est-il égaré ce p'tit prince à deux balles ?
Il n'est même pas fichu de trouver ma sandale
Je crains bien qu'avec lui la belle au bois dormant
Eut fait plus de 1000 ans le tour du son cadran

Je ne veux pas pointer toute ma vie durant
Au chômage du coeur de ceux qui font semblant
Que faut-il que je fasse ? Offrir un GPS ?
Ou lancer d'un bateau une balise de détresse

Que fait-il ? Où est-il ? Je ne vois rien venir
Et soeur Anne de sa tour a bien moins de soupirs
Je suis prête s'il le faut à mimer Pénélope
Devenir femme du monde ou la pire des s... !

Je veux comme Juliette trouver mon Roméo
Par pitié maintenant qu'il arrive au galop
S'il manque de courage je propose une cuite
J'assure les débuts, on verra pour la suite ...

Où est-il l'inconnu qui doit m'offrir des fleurs ?
Quoi ? La boutique est fermée … il est déjà 20 heures !

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A quoi ça tient ?

Monsieur fumait la pipe, assis dans son fauteuil
Et il tournait les pages d’un lourd et beau recueil
Parfois il s’arrêtait et récitait tout haut
Les vers et les quatrains, dont il goûtait les mots

La saison était douce, il avait fait la sieste
Après s’être repu de mets simples et modestes
Tandis qu’il s’élançait, déclamait à tout rompre
L’oiseau sur le carreau est venu l’interrompre

Comme il ne chantait plus, il tapota ses ailes
Puis il leva les yeux et regarda le ciel
Les nuages immobiles avaient figé le temps
Tout semblait arrêté, même le souffle du vent

Au creux de ses deux mains, l’homme prit l’animal
Le caressa en vain, le mit sur un journal
Et puis comme par miracle, il y en a quelquefois
L’oiseau remua les pattes et puis se redressa

Monsieur fumait la pipe, assis dans son fauteuil
Apaisé par la joie, le rire au coin de l’œil
A quoi ça tient la vie songea-t-il un instant
A une fenêtre ouverte peut-être au bon moment

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Finir un jour

Finir un jour dans ton souvenir
Au milieu des recettes de cuisine
Des tables de multiplication
Tout près de ton journal intime

Finir un jour dans ton souvenir
A côté d'un premier amour
Sur l'étagère des jouets d'enfance
Dessus les piles de récompenses

Finir un jour dans ton souvenir
Entre vieilles lettres et fleurs séchées
Entre tes rêves et tes cauchemars
Entre des prénoms oubliés

Finir un jour dans ton souvenir
Près d'un vase à moitié fêlé
Un carnet d'adresses écornés
Un billet de train pour Venise

Finir un jour dans ton souvenir
Sous de vieux livres à colorier
Couverts de toiles d'araignées
Et puis .... et puis tout balayer

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Service compris

C'est compris dans le menu
Et c'est sans supplément
Dans le tohu bohu
L'artiste prend son élan

Un accord de guitare
Comment est votre omelette ? 
Alors non, du tartare !
Elle pousse la chansonnette

Les rires sur les refrains
Ici la table est bonne
Passe-moi le sel tu veux bien !
Elle s'en fiche, elle entonne

Elle est payée pour ça
Des notes sur du bruit
Pour faire passer les plats
Et l'addition aussi

Elle a son répertoire
La voix n'est pas mauvaise
Dans sa petite robe noire
Elle chante pour les chaises

Elle écrit, elle compose
L'andouillette est fameuse !
Sur la vie, les gens, les choses
Bonne idée la chanteuse !

Elle ne veut pas savoir
Combien ici l'écoutent
C'est que du provisoire
Ca ne fait aucun doute

Demain c'est le grand soir
Demain ... demain... demain

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Une bouchée vers l'enfance

La cuisinière en fonte de charbons bien nourrie
Ronronnait doucement exerçant son labeur
Tandis que mijotait sur la plaque rougie
La marmite ouvrière exhalant ses saveurs

L'horloge un peu poussive n'indiquait plus les heures
Ce pouvait être lundi, mardi ou mercredi
Qu'importe après tout, avec les petits bonheurs
L'essentiel est ailleurs, on goute au paradis

Une magicienne habile derrière son tablier
Mélangeait les arômes de son lapin chasseur
Dans la pièce orpheline de soleil baignée
Se répandaient alors les mille et une odeurs

Parfois il m'arrivait de soulever le couvercle
Impatient que j'étais à m'ouvrir l'appétit
Je nous voyais déjà attablés tous en cercle
Les couverts à la main et l'assiette garnie

J'ai planté ma fourchette, j'étais un peu distrait
Un diner entre amis tout simple et sans manières
Mais lorsque la bouchée a fondu au palais
Je me suis retrouvée des années en arrière

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Dame paresse

Laisse-moi tranquille Dame Paresse
Tu vois bien que je suis occupée
Il me reste encore une sieste
Après nous pourrons causer

Tu sais que je suis la meilleure
Dès qu’il s’agit de récupérer
Au décibel des ronfleurs
C’est moi qui tient le cocotier

C’est parce que j’ai sur l’estomac
Tout ce que j’dois encore digérer
Qu’il me faut trouver un matelas
Les petits plats font sommeiller

Laisse-moi tranquille Dame Paresse
Avec toutes mes velléités
Je me débats comme une bougresse
Après faut que j’aille me coucher

Quand je liste le travail à faire
Ca demande une telle énergie
Que j’ai plus de force pour la colère
Pire j’attrape des allergies

J’aurais dû être infirmière
Ou travaillerer dans la literie
Pour être pendant mes horaires
Juste à proximité d’un lit

Je suis Madame nobelisable
Vous n’connaissez pas mes travaux
J’ai inventé un lit pliable
Avec berceuse pour faire dodo

Faut pas abuser des bonnes choses
Même de la luxure en gratin
Se ménager des temps de pauses
Sinon on court vite à sa fin

Laisse-moi tranquille Dame Paresse
Tu vois bien que je suis occupée
Il me reste encore une sieste
Après nous pourrons … roupiller

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Sexagénaire et sex-appeal

Pour un quatre heures, vous êtes tentant
Comment pouvoir vous résister ?
Avec votre tour de cadran
Je vous assure que vous plaisez

Au diable les mondanités
Il faut bien vivre avec son temps
Les femmes ont déjà bien donné
A elles de choisir leurs amants

Voyez où mènent les principes
La rouille a gagné la prison
Allez ! Otez-moi toutes vos nippes
On va dégivrer le glaçon

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